Face aux multiples incertitudes que nous connaissons, les Français continuent plus que jamais à choisir l’assurance vie pour mettre leur épargne à l’abri. Le produit d’épargne préféré des Français est aussi une niche fiscale intéressante au moment de la succession.
Le couteau suisse de l’épargne
En juillet 2025, les Français ont battu un record en épargnant près de 18 milliards dans leur assurance vie. Du jamais vu.
En ces temps d’incertitude politiques et internationales, les Français choisissent l’assurance vie comme placement sur le long terme. Pour beaucoup, il s’agit d’épargner pour leurs vieux jours.
Son surnom de « couteau suisse » des placements vient de sa souplesse. Vous pouvez faire des versements et retirer votre argent à tout moment. Produit d’épargne sur le long terme, le capital que vous accumulez pendant de nombreuses années rapporte des intérêts non négligeables.
L’assurance vie est donc un produit d’épargne sûr, liquide et rémunéré.
Le rendement moyen de ses fonds euros tourne autour de 2,6 %, désormais loin devant les 1,7 % du Livret A depuis juillet. Résultat : l’encours total de l’assurance vie atteint 2 057 milliards d’euros. Et il confirme sa place de premier placement financier des Français.
Rappelons au passage que l’assurance vie et le PER, le plan d’épargne retraite, sont des piliers du financement des entreprises et de l’État.
Mais c’est surtout un moyen d’améliorer sa qualité de vie à la retraite. Et, là aussi, avec les incertitudes qui pèsent sur la taxation des retraites, nombreux sont ceux qui privilégient les modalités de sortie de l’assurance vie. Il est en effet possible de récupérer les sommes épargnées soit sous forme de capital, soit sous forme de rente.
Pour d’autres épargnants, ce choix de l’assurance vie a pour objet de transmettre à un ou plusieurs bénéficiaires un capital dans des conditions fiscales plutôt avantageuses.
Pour en savoir plus sur la fiscalité hors succession, voir l’article « Quelle est la fiscalité de l’assurance-vie ? » et « Optimiser le rachat de son assurance vie après 8 ans ».
Assurance vie, bénéficiaires et succession
À la souscription d’un contrat d’assurance vie, le souscripteur désigne le ou les bénéficiaires du capital à son décès. Ce choix se matérialise dans le document via une clause de bénéficiaires, modifiable pendant toute la durée du contrat.
Le souscripteur peut aussi désigner le ou les bénéficiaires par testament. Il est alors préférable de préciser ce mode de désignation dans son contrat d’assurance vie. L’avantage de ce type de désignation est alors la confidentialité.
Le Code des assurances précise que « le capital ou la rente stipulés payables lors du décès de l’assuré à un bénéficiaire déterminé ou à ses héritiers ne font pas partie de la succession de l’assuré ».
Sont donc fiscalement totalement exonérés les contrats souscrits au profit du conjoint ou du partenaire de Pacs. C’est également le cas pour les contrats souscrits au profit des frères et sœurs, sous certaines conditions, ou au bénéfice de certains organismes à but non lucratif.
En dehors de ces cas, une partie du capital peut être imposable. Cela dépendra de la date de souscription des placements et de l’âge de l’épargnant au moment des versements.
En revanche, si une clause expressément écrite n’existe pas, le capital et les intérêts du contrat d’assurance vie entrent dans la succession. Ils doivent se soumettre aux droits de succession et à la fiscalité en vigueur. Vous perdez alors les avantages fiscaux de ce produit d’épargne.
La fiscalité applicable à la succession
Notons d’abord l’exonération totale d’impôts des « anciens contrats ». Cela concerne tous les contrats souscrits avant le 20 novembre 1991, avec des primes versées avant le 12 octobre 1998.
Ensuite, la fiscalité applicable va dépendre de l’âge de l’assuré au moment des versements.
Pour la partie des versements réalisés avant ses 70 ans, chaque bénéficiaire a droit à un abattement de 152 500€. Au-delà de cette somme, s’applique une taxe de 20 % sur la tranche suivante de 700 000€. Au-delà de (152 500 + 700 000), soient 852 500 euros, la taxe passe à 31,25%.
Ces règles fiscales font de l’assurance vie une véritable niche fiscale, puisque plus faibles que lors d’une succession classique.
Pour les versements effectués après 70 ans, s’applique un abattement de 30 500€ sur le capital. Mais, cette fois-ci, il est partagé entre les bénéficiaires. Le reste du capital est intégré aux droits de succession et soumis aux taxes. Concernant les intérêts, ils restent en dehors de la succession et sont donc exonérés d’impôts. Mais ils doivent se soumettre aux 17,2 % de prélèvements sociaux.
Il semble que l’idée du législateur soit de limiter la suroptimisation de la fiscalité, par des versements abusifs en fin de vie.
Mais, pour tout de même payer le moins d’impôts possible, un courtier en assurance, comme le Groupe Gesco Assurances, peut vous être très utile. Sa connaissance de tous les rouages de l’assurance vie vous aidera à faire les arbitrages les plus judicieux dans la gestion de votre épargne à long terme.